anecdotes

Mon premier souvenir de deux roues (à moteur bien entendu).
En fouillant un peu, je crois que j'avais dans les dix ou onze ans.
Avec une voisine de mon age, chez elle, ou plutôt chez ses parents (stop les fantasmeurs pédophiles, pour la partie érotique, ca s'arrete ici) depuis quelques temps nous louchions sur le solex de son frère.
Il nous snobait (le frère. Quoi que le solex aussi je crois) du haut de ses 14 ans quand il partait en faisant pétarader sa "machine". Un après midi ou il était dieu sait où, nous décidâmes (je vais passer au présent cela m'évite les fautes d'accord)...
Nous décidons donc de nous essayer au berzingue.
Et bien c'est comme quand tu essayes de démarrer un 500 XT pour la première fois, un solex, quand tu as dix ans et que tu n'y a jamais touché, c'est pas si évident que cela.
Après avoir fait quelques mètres en pédalant sans le moteur, juste pour voir si tu arrives à maîtriser le poids, nous nous lançons pour jouer les Agostini (et oui les minots! Ago, c'était la référence à l'époque).
Sur ce coup, c'est moi le pilote. Ma voisine joue les co-piloto-mecano-pousso-kesako.
En fait elle pousse tout ce qu'elle peut le porte-bagage tandis qu'une main sur le guidon et l'autre sur le bitoniot qui tient le moteur, j'essaie de poser le galet sur la roue. Et ca marche!!!!
Pas longtemps. En effet, surpris par l'accélération foudroyante de la machine, et tellement content pour la première fois de ma vie d'avancer sans pédaler (et oui, mon destrier habituel, à l'époque, il ne marchait qu'a la force de mes mollets) surpris dis-je, me voila parti à pleine vitesse dans le jardin (un bon 15 km/h) quand une courbe se présente marquée par des ralentisseurs naturels et assez hauts (une cochonnerie d'arbuste quelconque).
Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais les solex, ils ont les poignées de freins dans le mauvais sens (comme les portes des 4 CV) du coup, voila qu'une des dites poignées s'accroche dans une branche et que le dragster tourne d'un coup sans crier gare.
Je vis donc ma première gamelle motorisée en m'arrachant les bras, les jambes etc. dans ces arbustes à la c.. .Depuis, je suis passé au cuir, ca s'apelle l'experience.
Le moteur emballé qui ne s'arrète plus, l'essence qui fuit du truc rond qu'on appelle un réservoir, et pas un commissaire de piste pour m'aider.
Heureusement, mon mécano-etc. accourt pour me sortir de ce guêpier. On ne s'est même pas fait gauler ce jour la, On a tout bien nettoyé et piqué l'essence de la tondeuse pour en remettre dans le réservoir.
Ni vu ni connu. Mais le virus m'avait atteint. Durant ces 15 ou 20 mètres, j'avais découvert ce qui allait devenir une vraie passion.Ce soir la, en m'endormant, ma tête faisait VROUM VROUM.

Quelques années plus tard... Je l'ai enfin mon solex à moi. Payé avec mes sous durement gagné à la sueur de mon front (Ouais, Papa maman était plutôt du genre "Tes âneries, tu te les payes tout seul").
Puis une motobécane (sans amortisseurs à l'arrière, mais avec des soufflets caoutchouc pour faire comme-si) et de beaux autocollants KAWASAKI sur le réservoir, puis des 103 pigeot (guidon de 102 indispensable), CIAO de PIAGGIO (un truc magique pour les wheelings) YAMAHA 50 TY (une merveille).
Des bourres avec les copains, des vacances en mobylette, Paris - St Jean de Mont (85) en TY, croyez moi, ca vous mets le postérieur dans un état du genre steak tartare, une course mémorable au retour (Chartres - Paris à fond tout le long pour 6 concurrents acharnés, croyez moi c'est du sport, surtout avec la tente de camping et tout le barda à l'arrière).
Bien sur, le tout avec toutes les conneries (toujours à la mode si j'en crois le bruit des scooters de nos jours) qui te font gagner 10km/h, bein oui, mais ils comptent ces km/h quand tu fais la course avec les potes.
Quelques pots de détente et gros gicleurs ou carbus plus tard (et quelques autres gamelles mémorables, ainsi que des heures de ponçage et engueulades pour avoir bombé le garage en même temps que les mobylettes que je repeignais) à 16 ans, c'est l'age des 125 cm³.
Ou plutôt d'un HONDA DAX 70cm³. Avec trois vitesses au pied et pas de poignée d'embrayage puisque celui ci est automatique (pratique pour rouler avec le poignet gauche dans le plâtre suite à une gamelle, mais en skateboard celle-ci).
HONDA 125 SL (la même que SERPICO) HONDA 125 XLS, Ces trois dernières ayant servies entre autre à faire le coursier dans Paris pendant les mois de juillet pour payer mes vacances en Août (Merci encore si tu existes, le tout puissant pour avoir épargner ma vie durant ces jolis mois d'été).
Puis enfin, le permis presque gros cubes (400 cm³) passé sur une HONDA 400 CB N.
Des cours de conduite à fond en limande dans la foret de Maisons Laffitte avec un moniteur hyper cool qui gueulait de sa voiture dans le haut parleur situé sur le réservoir (les oreillettes, c'était pour James bond en ce temps la) "Vas y décrasse lui les soupapes".
Et enfin, une vraie moto. "LA MOTO" pour moi à ce moment la, une YAM 500 XT.
Entre temps, j'ai bénéficié d'un tour de passe passe préfectoral qui permettait d'acceder au permis full cylindrée (et même full power puisqu'il n'y avait pas de limitations à 100 CV).
Une YAMAHA 500 XT disais-je. Un gros mono-moulbif qui se mérite.
Apprentissage parfois douloureux du décompresseur et du kick, mais une fois qu'il tourne, ouUUAAAAAH !!!
Ze panard. Bien sur, vu que comme les autres je l'avais acheté d'occaz (Un jour peut être, je m'acheterai une moto neuve) et pas cher en plus, et bien j'ai un peu appris la mécanique, la soudure (pour le pot), l'éléctricité pour avoir de temps en temps de la lumière (j'ai même eu 15 jours du klaxon).
Mais quelle frime quand tu démarres cela devant les filles mouillées devant le preux chevalier sur son fidèle (pas toujours) destrier de métal. Du moins je croyais encore cela.
En tout cas cette moto m'a procuré un plaisir extraordinaire durant de longues années sans me laisser (trop longtemps) en rideau sur le bord de la route...

Puis un jour, Femme, enfant, métier et surtout une cochonnerie d'apart sans parking dans un endroit moins bien famé que Neuilly sur seine ont raison de cette passion (vendue, la mort dans l'âme le XT).
Puis ensuite, il faut être maso, achat d'une maison de ville sans garage (je le referais plus juré) et du coup, on passe des années à se déplacer sur 4 roues, j'aime aussi d'ailleurs, mais ca n'a rien à voir.
Fini, le vent dans les naseaux et les bronchites.
Fini, les moucherons et autres insectes dans les yeux ou les dents.
Fini, les glissades sur les plaques d'égout.
Fini, les averses qui vous trempent jusqu'aux os.
Fini, les mains dans le cambouis
Fini, les concessionnaires arnaqueurs.
Fini, les crevaisons galères.
Fini, les mains gelées l'hiver.
Fini, les "caisseux" qui déboîtent sans clignotants.
Fini, fini, fini...NON, pas fini!!
D'abord j'avais déménagé, puis profitant de l'excuse d'un déménagement de mon employeur adoré (tu pensera à mon augmentation chef?), qui se retrouve alors 30 bornes au nord de Paris alors que j'habite la banlieue sud.
Je décide (acte très raisonnable) de me racheter une moto pour faire l'aller-retour pendant quelques mois le temps de déménager à nouveau.
Mais que choisir comme monture? J'hésite entre différents modèles raisonnables et abordables.
Honda 500 NTV? Vieille 500 CX? Une bonne vieille BM? un 400 XJ?
Tout naturellement et pour rester raisonnable mon choix se porte sur un SUZUKI 400 BANDIT (c'est pas raisonnable la zone rouge à 14 000 tours? Ah bon?).
Et bien en tout cas, c'est fiable. Jamais eu un ennui en 20 000 KM.
Et voila que d'un seul coup tu te prends 20 ans de moins d'age mental.
Bon au bout d'un moment quand on ne gagne plus que quelques secondes sur un parcours de 60 bornes chaque matin et chaque soir, on se dit qu'il faudrait peut être ralentir le rythme pour rester vivant.
Surtout que ce dit parcours, il n'est pas tendre pour les motards. Périph, A86, A15, il y a plus cool pour garder la santé. Les files de voitures c'est pas gênant quand tu t'appelles bison futé dans ton hélico, mais au milieu à moto, parfois c'est...sportif dirais-je.
Mais le week end, c'est l'occasion d'aller se refaire plaisir, comme au bon vieux temps.
Quelques entrainem...balades au circuit carole, Quelques bourres avec de nouveaux potes, Quelques (vraies) balades à droite et à gauche, et un seule mot d'ordre un seul "JAMAIS PLUS", non "JAMAIS PLUS je ne revendrai une moto sans en acheter une autre dans la semaine qui suit (voir celle d'avant si les finances le permettent).
C'est trop bon, c'est tellement différent de la voiture. Même si je le répète, j'aime aussi les voitures. Mais une courbe à moto, ce sont des sensations incompréhensibles pour celui qui n'a roulé que sur 4 roues.
Alors ami motard, un conseil, change de femme, vend ton fils, braque ta belle mère mais ne vend pas ta moto ( Ne prenez pas tout au pied de la lettre, j'exagère un peu)....
Depuis quelques temps, c'etait une jolie YAMAHA 850 TRX d'un jolie bleu qui rêvait de moi et moi d'elle dans mon garage. Si vous voulez en savoir plus sur cette merveille, allez voir la page qui lui est dédiée. La dernière en date est une TRIUMPH Vous la trouverez aussi en détail à partir du sommaire.

Et à tous ceux qui ont roulé, qui roulent, ou qui rouleront à moto, je vous fais un grand "V".
Pour les minots en mobylette qui foutent le bordel avec leur pots troués dans mon quartier, Je vous pardonne, je me dis que vous êtes la relève de cette race de barjots qui s'obstine à privilégier le plaisir au confort.
Et c'est bon le plaisir, c'est bon..... par définition!